Inutile de s’étendre sur la question de mon absence prolongée. Oui, j’ai été muette pendant un très long laps de temps et, oui, je m’en mords les doigts parce que c’est, comment dire, INACCEPTABLE ! Heureusement, l’été est une muse : il m’a envoyé de nouvelles idées d’articles ainsi que le courage nécessaire pour les rédiger, les mettre en forme et les publier. En voilà une nouvelle qu’elle est bonne ! Permettez-moi donc de vous présenter les portraits des 5 plus gros cons que vous avez sûrement déjà croisés lors de vos vacances à la plage.
5. Le planteur fou de parasols
Parce que le communisme est une doctrine quasi disparue de nos contrées occidentales, l’homme moderne s’évertue à défendre avec la hargne qui le caractérise la moindre parcelle de propriété privée (réelle ou non).
Cool fantasy, bro.
Sauf que vous bullez, tranquillement, sur votre serviette, sous votre petit parasol quand SOUDAIN ! un homme armé de trois ou quatre parasols tels des extensions de son micro-pénis arrive et plante ses tiges de fer à la manière d’un bûcheron canadien. À deux centimètres de vous. En prenant le soin d’étaler son campement le plus possible afin d’y loger ses résidus de fausses couches. Et en dépliant ses serviettes, non pas à l’ombre des quatre parasols, mais au soleil parce que, bordel, on est à la plage pour bronzer oui ou merde ?
Conclusion : la notion de propriété privée est si bien ancrée dans nos cerveaux de pauvres êtres humains qu’elle en devient un concept vital : grapiller, encore et toujours, l’espace disponible pour en faire profiter ses chiards qui, eux-mêmes, reproduiront ce comportement lourdingue une fois leur propre smala fondée. C’est sans espoir, je vous dis !
4. La décontractée de la touffe
Parce qu’il n’y a pas de honte à exposer le corps humain, que c’est la nature, qu’on est tous faits dans le même bois, que l’œuvre de Dieu est exceptionnelle, que notre anatomie est le fruit d’une longue réflexion darwinienne sur la meilleure manière de maximiser nos chances de survie…
Cool tan, bro.
Sauf que des enfants jouent gaiement et construisent un château de sable. Non loin, un duo de quinquagénaires que les affres de la vie n’ont pas épargnées s’installent sur leur transat, façon étoile de mer(de). Et comme c’est trop la honte lolilol d’avoir des traces de bronzage (c’est vrai qu’elles ne seraient guère assorties à la décoloration jaune subie par le tas de paille qui leur sert de cheveux, ni avec le string panthère qui leur moule les escalopes et les tiges de persil), ces deux femmes ôtent leur soutien-gorge sous les yeux effarés de leurs voisins de plage. Et disons que trente ans de bronzage topless ont transformé en croûte de cuir ce qui avait été autrefois un épiderme en bonne santé.
Conclusion : pourquoi nous infliger une telle vision d’horreur ? Pourquoi aurions-nous envie d’être les témoins privilégiés d’un corps en train de mourir d’un cancer de la peau sur une plage family-friendly ? Les vieux, il faudrait les tuer à la naissance.
3. Le gourmet
Parce que les vacances sont un moment de détente privilégié avec toute la famille, et que rien n’a jamais égalé, jusqu’à preuve du contraire, les joies d’un repas en compagnie des êtres que l’on aime le plus au monde…
Good job, bro.
Sauf que la bouffe de plage n’est pas réputée pour sa délicatesse, et qu’une odeur de graillon a vite fait de planer au-dessus des parasols. Et qui dit produits dégueu, dit emballages dégueu. Et qui dit gros con sur la plage, dit crado inside. Vous l’aurez compris : le gourmet des plages est souvent l’heureux détenteur d’une double personnalité maléfique répondant au doux nom de « gros porc ». Et, dans 100% des cas observés, le gros porc n’aura aucun scrupule à laisser ses déchets sur la plage après son départ. Malgré la présence de poubelles à cent mètres. Mais vous avez déjà essayé de marcher cent mètres en tongs dans le sable, vous ? C’est trop la galère, sa mère.
Conclusion : l’odeur de graillon, passe encore. Mais que des atrophiés du slip viennent dégueulasser les plages en laissant derrière eux les vestiges de leur pique-nique sponsorisé par I ♥ CHOLESTEROL est tout bonnement honteux. Quand on parle de laisser une trace de notre passage sur Terre, chers porcs, on ne parle pas de se délester de quelques grammes de plastique et d’aluminium sur les plages.
2. Le mélomane
Parce que la musique adoucit les mœurs, que c’est une forme d’art supérieure à toutes les autres malgré son caractère étonnamment accessible de par l’instantanéité de son assimilation et de…
Shitty music, bro.
Sauf que la plage est un endroit déjà bien bruyant en soi. Les vagues, le vent, les mouettes, les conversations sous les parasols, les vendeurs de beignets et chouchous, les vacanciers sur la promenade, la paillotte du bord de mer… Et que les goûts musicaux n’ont rien d’universel, sinon ça se saurait. Et que la perspective de passer deux heures de relaxation musicale en compagnie de David Guetta sorti tout droit d’un mini haut-parleur au dos d’un téléphone portable obsolète n’a que peu d’adeptes. Voire aucun. À moins d’avoir le QI d’une moule et une capacité de divertissement inférieure à celle d’un poisson rouge qui frétille hors de son bocal.
Conclusion : mort à tous ceux qui écoutent de la musique depuis un téléphone portable ou tout autre appareil électronique. Prison à vie pour tous ceux qui chantent sur la plage, seuls ou accompagnés de leurs backing vocals. Torture pour tous ceux qui grattent trois accords miteux sur leur guitare au beau milieu d’une plage qui n’a jamais demandé à écouter leur minable musique de hippie (bonus point si le hippie en question joue Wonderwall de Oasis. Double bonus point s’il essaie de chanter en même temps malgré l’évidente réticence de ses cordes vocales.)
1. La diva
Parce que la plage a été spécialement conçue pour elle, et que l’été est une saison inventée pour sublimer son hâle naturel. Parce que sa coiffure est serious business, même avec un vent de 110 km/h et qu’il est inconcevable de se baigner sans boucles d’oreille et que…
Nice hat, bitch.
Sauf que rares sont les nanas pouvant prétendre à ce statut de diva et que, oh mon Dieu, celles qui aimeraient bien en être ont le physique de Golum un dimanche matin après une gueule de bois et une overdose de coke. Non, la plage n’est pas cet endroit fantasmé où bain de soleil rime avec sérénité et où bain de mer rime avec tranquillité. Eh oui, d’autres gens ont droit à leur part du gâteau eux aussi, et il est inconcevable d’exiger son petit confort sans faire soi-même des sacrifices pour le bien de tous. Alors remballe tes lunettes-mouche, poulette, et trouve-toi un maillot de bain dans lequel tu seras moins boudinée.
Conclusion : je suis une diva des plages. Fuck my life.